Trucs et astuces à ne jamais négliger!

Comme tout le reste, la photographie s’apprend.

Quelques règles de base permettent, dans un premier temps, d’éviter les erreurs les plus grossières. Par la suite, à force de comparer ses images à celles des autres, le regard et la technique s’affinent.

Même si l’une des touches les plus importantes des appareils numériques est celle qui permet d’effacer les photos, il ne sert à rien de mitrailler à tout va pour ensuite devoir choisir entre le mauvais et le médiocre.

Au contraire, il faut travailler chaque prise de vue comme si elle devait permettre d’obtenir la photo du siècle !

Observons tout d’abord que la plupart des photographes débutants critiquent volontiers le travail des autres mais peinent à considérer objectivement leurs propres images.

La raison en est assez simple : le fait de prendre une photographie répond à une intention qui peut être d’ordre émotionnel, documentaire, esthétique, etc.

Si cette intention n’est pas ressentie par la ou les personnes qui doivent examiner la photographie, alors celle-ci risque fort d’être jugée comme mauvaise ou pire, sans intérêt.

La première qualité d’un photographe est de savoir tirer le meilleur parti possible de la scène qui se déroule sous ses yeux. La seconde qualité, au moins aussi importante que la première, est de savoir sélectionner le meilleur de sa propre production. Il est inutile en effet d’encombrer ses tiroirs ou ses disques durs avec des photographies dont on peut penser qu’elles n’auront jamais aucun spectateur, même pas le photographe lui-même.

Qu’est-ce qu’une bonne photo ?

Chacun de nous est en droit de dire, sans avoir à se justifier : « une bonne photo est une photo qui me plait ».

Il n’existe pas de définition objective d’une bonne photo. D’ailleurs, si l’on connaissait une recette miraculeuse ou une formule mathématique permettant d’en obtenir une à chaque pression sur le déclencheur, cela se saurait depuis longtemps ; en même temps, la photographie deviendrait une occupation fort ennuyeuse. Nous sommes là très clairement dans le domaine de la subjectivité.

On peut faire des photos pour des amis, pour sa famille, pour répondre à une commande, par goût des collections, pour garder un souvenir personnel, pour la présenter à un concours, pour servir de témoignage, etc.

En tout état de cause, une photo ne peut être jugée que par rapport à certains critères qui tiennent notamment à sa destination : une bonne photo pour l’album de famille n’a pas beaucoup de chances de plaire au jury d’un concours. De plus, le contexte et l’époque ont eux aussi une influence ; ce que l’on apprécie mal aujourd’hui aura peut-être une grande valeur demain, voir par exemple les photographies de Paris prises par Eugène Atget ou les photographies des Landes par Félix Arnaudin.

Eugène Atget

Aucune, à personne ? Inutile de déclencher … Au-delà du simple enregistrement d’une image, il faut qu’une photo traduise une information, une émotion, et si possible que cette information ou cette émotion puisse être conservée et transmise à d’autres personnes que l’auteur. Si la photo ne dit rien, ne raconte rien, n’informe pas, n’émeut pas, ne donne envie de rien, alors on ne perd pas grand chose en ne la conservant pas.

Sur quelle partie de l’image le regard des spectateurs sera-t-il conduit ? S’il ne va vraiment nulle part, alors c’est que rien ne retient son attention, c’est que la photographie n’a pas vraiment de sujet ou qu’elle est si mal composée que celui-ci passe inaperçu. Une fois que le sujet principal est déterminé, le photographe doit faire tout son possible pour le situer en bonne place dans le cadre afin qu’il soit bien mis en valeur.

Une fois que le sujet principal est bien identifié et bien placé, il faut se demander si d’autres éléments secondaires sont ou non capables de lui ravir la vedette. Parfois, la présence d’un second centre d’intérêt renforce le premier mais le plus souvent il y a concurrence entre les deux et l’image en sort affaiblie. Dans ce cas, mieux vaut généralement faire deux photographies plus simples et plus captivantes.

À photographie immobile, regard mobile ! La position du centre d’intérêt principal, celles des centres d’intérêt secondaires s’il en existe, le jeu des formes et des lignes, l’utilisation habile des éclairages pour attirer l’œil là où porte le plus la lumière, les contrastes de couleurs, doivent conduire le spectateur à l’essentiel. Observez bien les photos publicitaires que vous trouvez dans les magazines : après vous avoir montré votre future voiture, le lieu de vos prochaines vacances enchanteresses sous les cocotiers, la pin-up ou le beau mâle de vos rêves, elles captivent, capturent et entraînent votre regard pour vous conduire à l’essentiel : le message qui fait que vous retiendrez le nom d’un produit, d’un pays à visiter, d’une entreprise, etc.

Ici la lumière est particulièrement mauvaise, le sujet principal est dans l’ombre et trop centré. L’appareil a fait la mesure de la lumière sur la zone centrale et les bâtiments sont massivement surexposés, ce qui donne un aspect très désagréable.

Étymologiquement, photographier veut dire « dessiner ou écrire avec la lumière ». Sans lumière, il n’y a pas de photographie et surtout, sans bonne lumière, il n’y a pas de bonne photographie. Tous les grands photographes ont été, ou sont, des gens qui mieux que les autres ont su tirer parti des ressources et des petits miracles offerts par les éclairages disponibles.

La lumière est bien utilisée lorsqu’elle permet de faire ressortir le sujet principal par rapport au décor dans lequel il se trouve. Dans la mesure où le regard se dirige instinctivement vers les zones les plus claires des images, il est facile de comprendre que si ces zones sont dénuées d’intérêt, l’affaire est mal engagée.

Dans l’immense majorité des cas, il est préférable d’avoir le soleil dans le dos, plus ou moins de côté pour obtenir des éclairages moins plats, plutôt qu’en face de soi. La photo en contre-jour est difficile à maîtriser et presque toujours contre-indiquée pour photographier un portrait ou un monument.

La lumière directe du soleil est souvent beaucoup trop dure et brutale pour que l’on puisse l’utiliser sans prendre de précautions particulières. En plein soleil on a intérêt à utiliser le flash pour « déboucher » les ombres, quitte à passer pour un peu fada aux yeux de ceux qui n’ont jamais réfléchi au problème. L’usage de surfaces réfléchissantes présentes sur place ou apportées spécialement donne de meilleurs résultats que le flash, en permettant d’obtenir une lumière plus douce. Le célèbre photographe Jean Dieuzaide a souvent été confronté à ce problème lors de ses reportages en Espagne ou en Afrique du Nord, c’est pourquoi il portait toujours des chemises blanches servant de réflecteur au moment de ses prises de vues.

Lorsque la lumière naturelle est faible, il faut envisager diverses possibilités : augmenter l’ouverture du diaphragme si cela ne nuit pas à la profondeur de champ, augmenter la sensibilité, allonger le temps de pose si le sujet n’est pas trop mobile, faire appel à un éclairage artificiel, etc.

Tout sujet présente des aspects esthétiques et d’autres disgracieux. Lorsque c’est possible, il faut mettre les premiers en pleine lumière et dissimuler les seconds dans les ombres : c’est une préoccupation constante, par exemple, pour les portraitistes et les photographes de nu.

Sur cette photo les éléments du fond sont particulièrement gênants. En se décalant d’un ou deux pas il aurait été possible d’éliminer cet horrible pylône, après la prise de vue c’est trop tard mais l’ordinateur pourrait le faire disparaître. Par ailleurs, l’éclairage en contre jour n’est pas idéal.

Les arrière-plans sont une des principales sources de perturbation sur les photographies. Il faut toujours se demander si les éléments qui se trouvent derrière le sujet principal doivent être maintenus nets ou rendus flous, selon qu’ils ajoutent ou retranchent de l’intérêt et de la force à la photographie en préparation.

Les portraitistes affirment qu’avant de s’intéresser aux modèles, ils s’occupent déjà du fond ou du décor. Un arrière-plan contenant de nombreux éléments accrochant inutilement le regard fait automatiquement chuter l’attention portée au sujet principal et nuit gravement à l’impact de la photo. Au contraire, un arrière-plan simple, mais pas forcément vide, concentrera l’attention du spectateur sur l’essentiel, tout en donnant le cas échéant un cadre ou un contexte intéressant permettant de situer une action.

Dans beaucoup de compétitions sportives, comme par exemple dans certains concours hippiques, l’omniprésence des panneaux publicitaires est une véritable calamité. Il faut s’efforcer de trouver des points de vue permettant de ne pas les inclure dans le cadre ou, si c’est impossible, jouer sur la profondeur de champ afin de les rendre flous. Au besoin, on n’hésitera d’ailleurs pas à les assombrir ultérieurement par un masquage sous l’agrandisseur ou un traitement informatique, mais il est de toute façon préférable de s’arranger, au moment de la prise de vue, pour qu’un recours à de tels artifices ne soit pas nécessaire.

La ligne d’horizon est au beau milieu de l’image. Le ciel n’est pas inintéressant, en revanche on devrait supprimer une grande partie de l’eau en bas de la photo

En présence d’une photographie, l’œil découvre successivement les divers éléments situés dans le cadre. Cette « promenade » du regard ne se fait nullement au hasard, mais selon des cheminements qui dépendent non seulement de la composition de l’image, mais aussi du spectateur. Un entomologiste ne regardera probablement pas une photo d’insecte de la même façon qu’un profane. On peut conseiller aux débutants d’ouvrir n’importe quelle revue et d’essayer de noter quel a été leur cheminement oculaire en découvrant les pages de publicité et les photos qui illustrent les articles ; une fois que l’on s’est livré à cette expérience, on ne regarde plus jamais ses propres photos comme on le faisait auparavant.

D’une manière générale, la promenade virtuelle dans le cadre est réduite à sa plus simple expression lorsque le sujet est centré. Deux traits verticaux et deux traits horizontaux permettent de découper un rectangle ou un carré en neuf petits rectangles ou carrés égaux. Les quatre intersections de ces deux paires de traits constituent quatre « points forts » où il vaut mieux chercher à placer les éléments principaux du sujet, de façon à obtenir une composition moins monotone et plus dynamique.

D’une manière générale, les compositions où deux éléments prennent la même importance ne sont pas très harmonieuses et dénotent surtout le fait que le photographe n’a pas su choisir. Par exemple, dans un paysage marin, il est rarement bon de mettre la ligne d’horizon au milieu du cadre pour obtenir une composition où le ciel et la mer occupent la même surface. Il est presque toujours possible de choisir l’élément le plus intéressant et de faire en sorte qu’il occupe les deux tiers de l’image, laissant un tiers pour l’autre, par exemple deux tiers de ciel pour un tiers de mer, ou l’inverse. Cette « règle des tiers » peut évidemment être transgressée mais il n’est pas mauvais qu’un photographe débutant la garde présente à l’esprit.

Les photographies prises à faible distance donnent plus que les autres l’impression que le photographe était « dans le coup », en particulier lorsqu’il s’agit de photographier des personnages en action. C’est pourquoi beaucoup de reporters se servent d’objectifs de focale relativement courte, par exemple un objectif de 35 mm monté sur un boîtier 24 x 36. Il ne faut jamais hésiter à se rapprocher du sujet ou à faire en sorte que ce soit le sujet qui se rapproche. Pour que le sujet occupe plus de place dans le cadre, on peut aussi utiliser une focale plus longue mais le résultat n’est pas exactement le même que si la photographie est faite de près.

Pour les très petits sujets, il existe sur presque tous les appareils numériques une position dite « macro ». Elle ne permet certes pas de faire de véritables macrophotographies mais autorise des prises de vue très proches de façon que des sujets tels que des fleurs, des insectes ou autres soient photographiés sous un angle inhabituel et particulièrement mis en valeur.

Les photographes sont souvent comme les moutons : on en met un troupeau devant un certain sujet et l’on se retrouve avec un paquet monotone de photos toutes prises du même point et avec la même focale. De temps en temps, heureusement, une image différente sort du lot parce que son auteur a su trouver un angle original qui lui a permis de faire autre chose que le cliché standardisé de tous les autres.

Passer du mode « paysage » au mode « portrait », c’est-à-dire d’un cadrage horizontal à un cadrage vertical, devrait être un geste naturel et spontané. Malgré tout, ce geste est manifestement ignoré de nombreux photographes qui, en cadrant tout à l’horizontale, se privent de cadrages pourtant intéressants.

La commande de la balance des blancs, que l’on trouve sur presque tous les appareils numériques actuels, n’est pas là juste pour faire joli. Essayez, juste pour voir, de photographier la même scène avec tous les réglages possibles : vous constaterez que les images obtenues présentent des dominantes de couleurs très différentes. Dans la plupart des cas, il sera possible de corriger ces couleurs par la suite grâce à des logiciels de traitement d’images mais cela ne se fera qu’au prix de dégradations plus ou moins importantes de l’image.

Le choix d’un réglage approprié à la situation de prise de vue permettra d’obtenir d’emblée la meilleure image possible ; lorsque des ajustements devront être faits par la suite, ils resteront minimes et pratiquement toutes les qualités des images seront alors conservées.

Les photos penchées qui transforment les immeubles en tours de Pise, celles où la mer se vide d’un côté, où les personnages semblent avoir besoin d’un support pour ne pas perdre l’équilibre, ne sont pas du plus heureux effet. Faites attention à garder l’horizon horizontal et à respecter les lignes verticales. Ces dernières, lorsqu’elles convergent vers le haut ou vers le bas parce que l’on doit incliner l’axe optique de l’appareil, doivent avoir autant que possible leur point de fuite dans l’axe du cadre, sinon le mal de mer est assuré.

Beaucoup de photographes ne prennent pas cette question suffisamment au sérieux, et il en résulte une énorme quantité de photographies ratées. S’il faut pencher le cadrage, alors mieux vaut y aller carrément, de sorte que la prise de vue oblique ait tout l’air d’un acte prémédité et non d’une faute de débutant.

Beaucoup de photographies souffrent d’un excès de détails, de sorte que le regard se perd entre de trop nombreux centres d’intérêt. Très souvent, en choisissant un meilleur point de vue, en changeant de focale, en intervenant directement sur la composition de la scène, il est possible d’obtenir des photographies plus simples et capables d’avoir un meilleur impact sur les spectateurs.

Les photographes qui prennent de nombreux clichés éprouvent tous des difficultés, à un moment ou à un autre, lorsqu’il s’agit de mettre de l’ordre dans leurs collections. Le problème n’est pas nouveau : les appareils Autographic Kodak, vendus à partir de 1914, avaient la particularité de permettre au photographe d’écrire sur le film grâce à une ouverture au dos du boîtier et avec un stylet métallique enchâssé sur l’appareil. Ils utilisaient un film spécial appelé « 120 Autographic ». Où a été prise cette photo, que ou qui représente-t-elle, etc. ? Autant de questions qui ne devraient jamais rester sans réponse.

Il est souvent utile de noter les conditions de prise de vue d’une photographie, même si les appareils numériques délivrent des fichiers contenant des métadonnées EXIF dans lesquelles sont enregistrées, entre autres, le temps de pose, la sensibilité, la balance des couleurs, le diaphragme, la focale, etc. Ceci peut permettre, en cas d’échec d’une séance de prise de vues, de recommencer après avoir réfléchi aux causes de l’insuccès.

Autres conseils

Galerie d’images

 Phare vers Rujberg Knude, DanemarkL’auteur de cette photographie a profité d’une magnifique lumière pour mettre en évidence son sujet et le relief des dunes. Le phare est présenté non pas isolé mais au contraire bien intégré dans le paysage. La composition évite soigneusement les éléments centrés et respecte de façon quasi parfaite la règle des tiers, aussi bien verticalement qu’horizontalement.
 Spirit of BerlinOn peut ici se demander quelles ont été les intentions de l’auteur. S’il souhaitait montrer l’automobile, alors il fallait éviter de l’amputer à l’avant et à l’arrière. Si l’inscription publicitaire était le sujet, alors il fallait s’approcher et couper franchement les parties inutiles du véhicule. Si par ailleurs le photographe s’était accroupi ou avait tout simplement abaissé l’appareil, il aurait masqué beaucoup de détails indésirables du bâtiment.
 Cérémonie officielleSi cette prise de vue a été préméditée, le photographe a vraisemblablement commis l’erreur fondamentale de ne pas bien repérer le terrain. Le point de vue choisi est très mauvais si l’on considère la lumière, les personnages sont en contre jour et trop sombres, tandis que le sol est complètement brûlé, par ailleurs le panneau routier est plus que mal placé …